Discrimination
La clé de voûte de tout système de protection des individus réside dans le principe de non-discrimination. Il existe deux façons de protéger les individus. Le premier consiste à édicter des droits et des garanties particuliers à leur égard. Le secondconsiste, au minimum, à surveiller que les personnes sont toutes traitées de façon identique. La non-discrimination constitue donc un outil essentiel de protection.
L’adoption par un gouvernement d’une législation créant une discrimination négative à l’encontre de certaines personnes ou groupes de personnes est souvent une première étape vers une mise à l’écart de ces personnes qui peut éventuellement conduire à des persécutions ou d’autres crimes, voire au génocide.
Il est important de distinguer entre les discriminations ou distinctions défavorables qui sont illégales et les formes positives de discrimination ayant pour but d’améliorer les conditions d’un groupe de personnes ou de compenser une inégalité plutôt que d’en oppresser d’autres. De tels actes ou législations apparaissent à la fois aux niveaux interne et international et ne sont pas illégaux. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, par exemple, pose dans son article 4 que « l’adoption par les États parties de mesures temporaires spéciales visant à accélérer l’instauration d’une égalité de faits entre les hommes et les femmes n’est pas considérée comme un acte de discrimination tel qu’il est défini dans la présente Convention, mais ne doit en aucune façon avoir pour conséquence le maintien de normes illégales ou distinctives ».
En temps de paix
La discrimination est également interdite. Elle contrevient à l’un des principes généraux des sociétés selon lequel tous les individus sont égaux devant la loi. La discrimination s’effectue selon divers critères. Plusieurs textes et conventions internationales interdisent cette pratique :
- Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (rés. 2106 A [XX] du 21 décembre 1965) ;
- Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid (rés. 3068 A [XXVIII] du 30 novembre 1973) ;
- Convention concernant la discrimination dans le domaine de l’enseignement, adoptée sous l’égide de l’UNESCO, le 14 décembre 1960 ;
- Convention sur l’égalité de rémunération, adoptée sous l’égide de l’Organisation internationale du travail, le 29 juin 1951 ;
- Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes (rés. A 34/180 du 18 décembre 1979) ;
- Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction (rés. A 36/55 du 25 novembre 1981).
Les recours individuels
- Les discriminations sont interdites de façon générale par les conventions relatives aux droits de l’homme. Il est donc possible sous certaines conditions de lancer des recours devant les organes de contrôle appropriés.
- Dans le cadre de la discrimination raciale ou de la discrimination contre les femmes, les recours peuvent être également adressés aux comités ad hoc prévus par ces deux conventions.
▸ Droits de l’homme ▹ Recours individuels ▹ Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ▹ Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes .
Consulter aussi
▸ Protection ▹ Apartheid ▹ Femme ▹ Crime de guerre-Crime contre l’humanité .
Contact
Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme
52, rue Pâquis, 1202 Genève / Suisse.
Tél. : (00 41) 22 917 91 59.
Pour en savoir plus
Schokkenbroek J., « Renforcement de la protection européenne contre la discrimination : le nouveau protocole n° 12 à la convention européenne des droits de l’homme », octobre 2001, Actualité et Droit international. Disponible sur [ http://www.ridi.org/adi ]